Voici un projet-recherche qui traite de l’épineuse question de l’auto-détermination chez les enfants. Un projet où l’on parle de pratiques folkloriques carnavalesques, de développements des passions, d’humour, d’utopie, de pâtisserie et de Charles Fourier. Nous en viendrons rapidement à jouer sur un ballot de paille, à faire et défaire un mur de carton géant et organiser des classes verte révolutionnaires,… tout ceci en dégustant méticuleusement certains gâteaux.

4 nouvelles du delta, près du rond-point de l’Asie est le nouveau projet de documentaire de création des auteur·e·s de films documentaires Hélène Robert et Jérémy Perrin. Ce nouveau film invite à une lecture de paysage qui dépasse toute dimension touristique, pour au-delà du vernaculaire, de la tradition et de l’exotisation, nous donner la possibilité de lire un territoire encore invisible dans les guides de voyage.

Depuis l’entrée du Grand Port Maritime de Marseille, les entrepôts gigantesques bordés de conteneurs colorés mènent à Port Saint-Louis-du-Rhône, à la limite de la Camargue. Dans cette immense zone hybride où vivent encore quelques flamants roses, circulent quotidiennement des milliers de camions chargés des biens du monde entier sur des routes aux noms exotiques de Tokyo ou Shanghai. Cette parcelle, c’est notre fenêtre sur un monde voué à disparaitre. Car la montée des eaux et la saturation du marché menacent. Au rond-point de l’Asie, toutes les sorties mènent à la fin du monde… Alors que le Delta du Rhône n’a plus beaucoup de temps devant lui, il nous offre peut-être une image possible du futur.

Le film inventorie les signes et collecte les expériences qui nous rappellent que toutes les histoires ont une fin. L’univers du transport et la persistance du vivant comme de la volonté, sont les fils documentaires qui nous permettent d’éprouver nos propres contradictions dans notre capacité à appréhender le futur.

Le nouveau projet de Claudio Stellato se veut une expérience personnelle et artistique à travers laquelle il souhaite s’enrichir humainement, techniquement et scientifiquement à propos de l’océan et de la navigation. L’artiste désire s’emparer de la machinerie des bateaux pour la détourner de son usage, comme par exemple : détourner l’utilisation du gréement et en faire un accessoire de jeu, dessiner sur des voiles qui s’enroulent et se déroulent en continu.

De quoi parle-t-on quand on dit le mot « virilité » ? Tu peux me le dire, toi ?

Pendant plus d’un an, Maxime Potard part à la rencontre de personnes croisées au hasard des rues ou invitées à échanger sur le sujet. De ces paroles, il tente de tirer le fil d’une écriture du réel, qui mêle expériences personnelles, autofiction et paroles d’inconnu.e.s. Il propose un poème qui se fabrique comme une pensée en mouvement. Un poème qui se dit et qui se danse.  En costard ou en culottes en dentelles (pour hommes, bien sûr).

Sur un canapé posé au milieu des gens.

C’est des intimes qui transpirent dans l’espace commun. Une mosaïque chorégraphique, textuelle et sonore qui vient s’amuser des concepts de normes et de masculinités. Une exploration d’une extrémité à l’autre des codes de genre pour observer ce qu’il se passera s’ils n’existaient pas. C’est une comédie musicale, enfin, chantée par une mystérieuse créature. Et si l’envie nous en prend, peut-être finira-t-on tous par danser.

Sortie de résidence : le 8 avril pour la fête de la fête de chantier / 1

Laury Huard, ancien apprenti de la FAI-AR, poursuit son cycle de résidences au Citron Jaune dans le cadre de la pépinière. Ces temps de travail lui permettent d’affiner les contours de sa création Relation Sylvestre. Cette dernière est une tentative d’ouvrir un brèche dans l’impossible dialogue entre un arbre et un homme.

L’artiste arboriculteur Thierry Boutonnier vient étudier à Port Saint Louis ce qui se plante pour mieux créer avec les habitant·e·s des vergers participatifs. Ça va bécher !

Une proposition artistique mouvante qui se veut adaptable au point de se mouler à l’esprit d’un lieu donné. Si Obake était une matière, il serait de la cire d’abeille encore chaude ou de  l’argile encore humide. Des créatures polymorphes, créant des liens avec le marbre de cet escalier, le bois de ce banc ou les branches de cet arbre.

Des corps malléables en constante adaptation, de l’escalade urbaine, de la danse Butô faisant appel à des émotions enfouies, des portées dans des positions de Yoga jusqu’aux peintures corporelles. Un cheminement hybride et atypique entre cirque, danse et tentative d’approche d’un sacré oublié.

Comment faire vivre et voyager ce spectacle, en respectant la nature que nous souhaitons célébrer ? En pédalant… Idéalement, sillonner à vélo, sur plusieurs jours, un territoire donné.

Ode à la nuit et à l’obscurité, le nouveau projet du collectif marseillais est une expérience à la croisée de la science, de l’art et du songe. Voyage au bout de la nuit….

C’est quoi le Rhône pour vous ? Qu’est-ce qui vous relie à lui ? L’avez-vous déjà goûté ? Pour sa nouvelle création, Floriane Facchini étudie l’attachement à nos rivières et échafaude des rituels qui facilitent l’échange avec ces êtres vivants. Pour cette étape de travail à Port Saint Louis, peut-être boirons-nous un coucher de soleil sur le Rhône, sans doute écouterons nous les voix de ses rivages…

Cucine(s) est le fruit d’une enquête sur les pratiques culinaires et agricoles d’un territoire. Un savoureux mélange
de saveurs locales, de secrets, de souvenirs et de convivialité. Pour récolter tous les ingrédients de sa recette, Floriane Facchini pousse les portes des cuisines familiales et professionnelles des Alpilles et du Lubéron. Restitution le 13 mai 2023

À l’invitation de Lieux Publics, du Théâtre du Sémaphore, de la ville de Martigues et du Citron Jaune, le collectif Kamtchatka débute une résidence d’écriture qui devrait
donner jour à une proposition artistique qui reliera les villes de Martigues et Port-de-Bouc.
Hâte !

Dans une sorte de rituel saugrenu, l’O.N.D.E., marionnette abstraite et reptilienne, se forme au lointain. Elle arpente son nouveau territoire jusqu’à être au plus près de la foule.

Avec Fleuves-Océan, le photographe et artiste visuel Nicolas Floc’h vise à approfondir notre connaissance des océans, mais depuis la terre, à travers les rivières et leurs bassins versants. Il se concentre sur deux grands fleuves, le Mississippi et le Rhône.

Quelles forces poussent des êtres vivants à s’installer ou à partir d’un territoire ? À mi-chemin entre la France et les États-Unis, HOME / LAND est une installation vivante, un voyage immersif sur nos manières d’habiter.

Depuis février 2021, Floriane et son équipe enquête sur les pratiques culinaires et agricoles des Alpilles et du Lubéron. Restitution le 13 mai pour le festival « Confit ! ».

Depuis 2022, l'artiste arboriculteur Thierry Boutonnier, son acolyte Laury Huard, et les habitants du quartier Ambroise Croizat à Port Saint Louis du Rhône, plantent un verger. Une création végétale participative et sensible au long cours ponctuée d'ateliers, de fête  et de partage autour du vivant.

Où commence le voyage ?
Quand l’avion décolle, lorsqu’il atterrit,
ou dès le moment où l’on commence à l’imaginer ? Je penche vers la dernière option.

Depuis la fenêtre de son ordinateur, Anne-Sophie Turion a imaginé avec le plus de précisions possibles son voyage à venir dans la ville la plus heureuse du monde ; Aarhus, au Danemark.

Spectacle immersif, Vivantes documente de manière poétique et engagée l’élevage de vin nature et raconte celles qui tissent le vivant dont il est issu.

Sortie de résidence le 25 mars

Le Citron Jaune poursuit son partenariat avec la FAI-AR, en accueillant en résidence un apprenti de la promotion Massimo Furlan. Gaétan Ranson et son équipe travaille in situ pour un temps de recherche et d’expérimentation artistique.

À quoi ressemblerait cette chevalier-à-venir ? Marinette Dozeville s’empare de l’espace public pour questionner nos personnages et mythe fondateurs. Le personnage éminemment populaire de Cervantès se décline en femmes chevaleresques.

L'Enfance majeure est une vaste recherche sur des questions de pédagogie, de théâtre, d’espace public, d’utopie et de pâtisserie. À l’aune de situations historiques inédites, Julien Fournet tente de comprendre comment s’orchestre le sentiment de communauté.

Margo Chou a décortiqué son attachement pour la culture d'Ex-Yougoslavie. Pour aller au maximum de sa fétichisation et à force de l'avoir pleurer, elle va tenter de ressembler à sa chanteuse préférée Ljiljana Buttler. "Dans cette nouvelle œuvre, il y a avant tout le désir d'établir un regard croisé entre moi, l'auteure, et des femmes d'abord d'Europe de l'Est. Et puis finalement des hommes, des femmes, n'importe qui au hasard des rencontres, éprouvant cette même sensation de déracinement et sachant en parler.  Dans quelle quête nous met cette sensation d'être sans accroche ? Comment trouver des stratagèmes pour essayer de reprendre racine en notre corps ? "

Le Showroom Club (création 2025) sera un spectacle pour la rue axé sur le genre en tant que performance : que ce soit sur scène ou dans la vie, ne-sommes nous pas tous.tes des "performeur.euse.s du genre" ? Grâce au clown, au travestissement et à la magie nouvelle, nous souhaitons trouver ici des réponses polymorphes, ludiques et ouvertes aux imaginaires...

Avec Lisières, Justine Douhailly donne à voir une métamorphose, la manière dont les choses se font et se défont, la manière dont on change. Elle explore les liens invisibles qui nous lient au milieu où nous sommes. Volontairement multiple et métamorphe, cette recherche est en perpétuelle expansion. Elle cherche une autre manière d’être au monde, plus sensible, plus spontanée. Chaque performance est un nouveau récit, un rendez-vous donné au public, un acte qui se pose dans le réel.

Chaque Année les 25 membres du Réseaux TRAVERSES  mutualisent leur moyens financiers pour soutenir les créations de trois équipes artistiques régionales, selon trois catégories : Projet émergeant (metteur·e en scène ne comptant pas plus de trois œuvres à son répertoire), projet pour lieux non dédiés, projet d’équipe artistique identifiée. Les membres s’engagent en suite à diffuser au moins l’une de ces œuvres dans le courant des deux saisons à venir.

Les Lauréates du Fonds de Coproduction Mutualisé 2024 sont :

ARCANES – compagnie Krasna - Manon Worms
LE DEFILE – compagnie Erd’O- Edith Ansalem
BLOSSOM – compagnie Kilaï – Sandrine Lescourant

A destination d’artistes, de compagnies et de collectifs, toutes disciplines confondues, Hors Cadre permet au réseau des CNAREP de soutenir collectivement des démarches artistiques singulières qui s’inscrivent dans l’espace public. Sans limite d’échelle, Hors Cadre est destiné à accompagner les artistes dès la genèse de leur projet, à l’endroit de la note d’intention d’une œuvre exceptionnelle pour l’espace public.  Ce qualificatif peut recouvrir la forme finale de la création (durée de l’œuvre, installation monumentale, grande forme...), ou les conditions de son élaboration (temps donné à la recherche, lieux investis, collaborations internationales...) ou des modalités de rencontre avec les publics. Les compagnies sélectionnées bénéficieront des moyens de production mutualisés par le réseau des CNAREP.

-> Télécharger l'appel d'air Hors cadre 2025

Les lauréats de la bourse à l’écriture d’Hors Cadre 2024 sont :

• Mathilde Delahaye - Compagnie TNI - vous qui entrez

Une invitation à déposer le souvenir ultime de notre vie pour qu’il contribue à écrire la grande histoire.  Dans un théâtre paysage aux images fortes, Mathilde Delahaye entend créer une fabrique de l’éphémère mêlant amateur·ices et comédien·nes professionnel.les.

• Mégane Arnaud - Compagnie Rouge Ciel -  Tentative de coexistence entre ruminantes

Une humaine entre dans un troupeau et parle, se tait aussi et fait face au silence et grandes ruminations des vaches. Mégane Arnaud cherche un théâtre inter-espèces qui interroge ce qu’être humain veut dire dans le monde vivant en prenant appui sur un texte de Milène Tournier et la puissance des paysages ruraux.

• Jack Souvant - Jack & Jane Production -  Dans la poche du peuple

Un feuilleton sonore qui investit l’espace public radiophonique pendant 69 semaines.
En suivant une correspondance hebdomadaire par message vocal avec une centaine de personnes de tous horizons, Jack Souvant souhaite s’immerger dans le quotidien des français·es à l’aube des élections présidentielles 2027.

• Compagnies Kamchatka et Ktha  - Ça pourrait marcher

Projet d’un an pour un village et ses habitants, imaginé par deux compagnies et pensé pour voyager sur le territoire. Ca pourrait marcher est une invitation à marcher, à accueillir, pratiquer et cultiver l’hospitalité pour s’entraider toujours plus.

Ces quatre projets seront créés entre 2026 et 2027.

Tridanse est un dispositif d’accueil en résidence et de co-production d’une œuvre chorégraphique, co-porté par le 3 bisf, le Vélo Théâtre et le Citron Jaune. Il se traduit par un accompagnement sur mesure fondé sur les spécificités territoriales, disciplinaires et contextuelles de ces opérateurs, non spécialistes de la danse. Le projet « La Mano Zurda » de la compagnie Mano Azul - Marcela Santander Corvalán est Lauréat Tridanse 2024. Cette pièce est le deuxième volet de la trilogie entamée par la chorégraphe chilienne en 2022. Via cette nouvelle création, Marcela Santander Corvalán souhaite traiter de l’eau comme élément vecteur de la mémoire du monde, mais aussi de nos mémoires intimes.

-> Télécharger l'appel à projet Tridanse 2026

Entre théâtre, musique, cuisine et paysagerie, cette fête païenne célèbrera la plantation d’une capsule temporelle végétale en plein champ. La nuit des temps est un spectacle de 8760H, avec 8752H d’entracte. Deux soirées à un an d’intervalle, au cœur d’un paysage de campagne, pour ripailles et chants grégaires.

Le maelström est le trou noir de l'océan, un puissant tourbillon qui emporte irrésistiblement tout sur son passage. Objet de crainte et de fascination, il connote souvent le glissement, l’effondrement personnel. Et c'est l'enchainement des tentatives de reconstruction qui en découlent qui font l'essence du projet solo de Jonas Julliand. Comment sortir du maelström, s'en extraire et reconstruire ? Démonstration !

Assistez à la sortie de résidence de Jonas Julliand vendredi 16 février au Citron Jaune.

Face à vous, un personnage vêtu d’une toge blanche. Est-ce Dieu en personne qui nous parle ? Ou un homme qui se prend pour Dieu ? A la fois trouble et insaisissable, il invite aux délires et aux interprétations multiples. Entre écriture de théâtre de rue, conférence divine et illumination écologiste, La Création cherche le chemin étroit pour une réflexion comique et critique. Quelle place pour la croyance aujourd’hui ? Ce soir, toute la vérité sera révélée…

La Création fait sa première vendredi 14 juin à Port Saint Louis du Rhône. Avec vous ?

Martigues et Port-de-Bouc sont côte à côte. Reliées par le canal de Caronte, elles ont en partage une histoire liée au port, à la mer et à la migration. Après un an d’immersion, le collectif artistique catalan Kamchàtka vous invite à vivre une aventure nocturne entre ces deux villes, auprès de mystérieux personnages venus d’ailleurs. Aux côtés de musicien·nes amateur·es et des habitant·es des deux communes, embarquez pour un voyage sensible et musical au cœur de la mémoire de ce territoire singulier. Cette épopée entre terre et mer vous réserve bien des surprises…

Dans un monde où l’obscurité disparaît sans un bruit, La Folie Kilomètre propose un embarquement dans le clair-obscur. La Disparition de la nuit est une invitation à lever la tête vers le ciel nocturne pour s’y évader un moment et peut-être se retrouver. Ici la nuit devient une quête, un vertige, une expérience sensible à la rencontre de celles et ceux qui doutent, qui rêvent et se soulèvent dans la nuit.

La Disparition de la nuit (titre provisoire) fait son avant-première le vendredi 14 juin à Port Saint Louis du Rhône.

Avec Cinq saisons Caroline Melon et Jonathan Macias poursuivent un objectif de recherche poétique et appliquée autour de la catastrophe écologique en cours. Bouturer. Tirer des fils rouges entre les arbres pour révéler les réseaux racinaires souterrains. Découvrir un sillon de terre sous la route. Récolter des plantes sauvages. A travers des gestes simples, Cinq saisons invite à jouer avec ses sens et à se fondre littéralement dans le paysage par le biais d'une partition à dérouler collectivement, entre cartographie poétique et rituel choisi spécialement pour chaque lieu. A Port Saint Louis du Rhône, Caroline Melon et Jonathan Macias réaliseront le rituel de la « Frontière »….

FAIRES est une création envisagée avec un format protéiforme et contextuel, qui interroge la fabrique du geste artisanal, ce qui l’entoure (les outils, les accessoires, les vêtements, le contexte ou territoire dans lequel il s’engage…) et les conditions de sa réception.

En suivant les processus de recherche-action, le travail de création traversera des étapes d’observation et d’apprentissage auprès d’artisan.es qui en particulier développent des pratiques manuelles et traditionnelles. Cette démarche permettra de questionner les correspondances qui existent entre différents gestes artisanaux et les matériaux qu’ils façonnent et « qui font de l’artisan un être agissant dans un monde de matières actives » selon les mots de Tim Ingold.

Lauréat de Tridanse en 2024, Jordi réalisera un parcours de résidence entre le 3bisF, le Vélo Théâtre et le Citron Jaune, à la rencontre de trois artisan.es implantés sur nos territoires. A Port Saint Louis du Rhône, Jordi travaillera avec un marin pêcheur.

Lorette Moreau a grandi avec une mère écologiste engagée, dans une maison où les mots « crise climatique », « empreinte carbone » et « extinction des espèces » étaient prononcés plus souvent que « avoir de bonnes notes », « finir son assiette » ou « planifier les vacances »... La solastalgie est un état familier. La crise climatique la met dans un état de sidération. Envahie d’une tristesse profonde et paralysante. Seule et impuissante. L’effondrement est en cours, autour de – mais aussi dans son corps. Elle se demande comment ça se passe dans votre corps à nous ? Tel est le point de départ. Fort Réconfort est une performance immersive, déployée sur un après-midi. Un rituel de réconfort : un moment collectif où se réapprovisionner pour l’action. Ensemble nous partagerons comment on accueille et nos trucs, nos astuces pour nous consoler.

On raconte qu’il existe un vent aux mille et un noms. Un vent qui souffle d’un bout à l’autre du continent. Un vent dont la rumeur remonte loin dans le temps. On dit que ce vent est habité de créatures et de revenants. Nous, chasseuses et chasseurs de vents, nous partons à la poursuite de cet ouragan légendaire. Nous suivons le chemin des tempêtes pour y entendre le vacarme de ces ombres. Nous revêtons le masque du mythe pour croiser, dans l’œil du cyclone, le regard de nos ancêtres réunis.

La Mesnie Hellequin est un carnaval funèbre qui se situe quelque part entre le rite funéraire, la chasse à cor et à cri et la mascarade dans l’espace public. Ce projet s’inscrit dans le cadre d’une recherche sur le théâtre monumental qui a pour objet les pratiques mémorielles, le théâtre de foule et la sculpture d’envergure dans l’espace public. Il fait de la tempête écologique contemporaine le cœur de son propos politique et artistique.

A Port Saint Louis, pour cette première résidence d’écriture, Guillaume souhaite rencontrer des personnes en lien avec les questions de toxicités et de pollution.

Avec l'adaptation du récit anthropologique et intime de Nastassja Martin Croire aux fauves les Arts oseurs rêvent spectacle de nuit, une histoire à écouter entre perceptions bousculées et obscurité.

Il s’agit de jouer du ce qu’offre le noir : Ce que nous devinons, ce que nous voyons, ce que nous croyons avoir vu, ce que nous entendons, ce que nous pensons avoir entendu. Dans un lieu aux confins des espaces dits naturels en milieu rural tels des forêts, prairies, jardins et en milieu urbain tels des parcs, friches, terrains vagues.

Accueilli au cœur de la nuit, le public invité à une courte marche nocturne, rejoindra l’espace de jeu. L’obscurité, trahie par la flamme des bougies mettra ses sens en éveil. L’odeur de feuillage, les bruits de la nuit, les mouvements de l’air, réels et métamorphosés, les apparitions visuelles et sonores perçues ou rêvées, feront parti de l’aventure, au plus près de l’histoire à écouter.

Ce sera un spectacle-expérience. Qui parlerait à nos intimes autant qu’à un groupe d’humains qui du fond de la nuit, tenterait l’aventure de rêver à un monde aux frontières nouvellement définies.

Le Citron Jaune accueillera la première de ce spectacle au terme de dix jours de résidence.

La Pastasciutta antifascista de Casa Cervi est une épopée culinaire, un acte socio-magique qui retrace l’histoire d’une famille italienne de partisans qui en 1943 ont cuisiné des pâtes pour tout leur village - ce qui, sous le régime fasciste, était interdit - afin de célébrer la destitution de Mussolini. Une célébration de la liberté au travers de l’alimentation.

C’est un spectacle qui parle d’un geste collectif important pour nous rappeler, sans nostalgie, que la démocratie n’est jamais acquise. Célébrons l’amour et la joie de la démocratie, mangeons la pasta antifascista !

La pièce est inspirée de faits réels, ainsi que sur un travail d'enquête et d’entretiens menés entre l’Italie et la France autour des pratiques alimentaires et des enjeux de résistance. Que seriez-vous prêtes et prêts à faire pour la démocratie ?

Dans le cadre du projet Européen LAND – coporté par Oerol (Pays Bas), Sytev (Slovaquie) et Activat Performing Art (Grande Bretagne), le Citron Jaune a proposé à l’artiste néerlandaise Rita Hoofjik de se pencher sur les éco-émotions comme source d’un possible déni face aux enjeux écologiques. Cette recherche artistique menée en partenariat par la Tour du Valat et l’Institut Eco-citoyen aboutira à une création située en octobre 2025.

LAND est est un réseau d'organisations artistiques qui explore de nouveaux modes de collaboration entre organisations environnementales, scientifiques et artistes. Il est constitué de Oerol (Pays Bas), Sytev (Slovaquie) Activate Performing Art (Grande Bretagne) et Le Citron Jaune. Financé par l'Union Européenne au titre du programme Europe créative, LAND « offre » le paysage comme champ d'expérimentation dans l'espoir de réunir ce qui est souvent perçu comme désuni ou séparé : l'humanité et son environnement, l'art et la nature, la science et l'expérience.

Le Groupe n+1 mène l’enquête face à la montée des eaux en Camargue, notamment à Port-Saint-Louis-du-Rhône et aux Saintes-Marie-de-la-mer. En ligne de mire un jeu-spectacle participatif d’immersion et de submersion grandeur nature, mais aussi d’affabulations collectives sur les histoires passées, présentes et futures du Delta.

La Camargue :  La plus grande zone humide de Méditerranée. Ses rizicultures, ses chevaux, ses taureaux, ses flamands. Une carte postale…fragile. Que peut devenir ce territoire unique face à la montée des eaux de la mer ? Comment imaginer ses future possibles et probables compte tenu des usages d’aujourd’hui et des données scientifiques sur demain ? Le Groupe n+1 mène l’enquête auprès des habitant.es et des chercheur.euses pour créer un jeu de rôle qui permettra aux participant.es de parler et rêver du devenir de ce Delta depuis le point de vue des humain.es et non humain.es qui l’habitent. Vous serez invité.es à y participer le 4 octobre 2025

Les trois artistes-arboriculteur·trices intrépides sont de retour au Citron Jaune. Avec l'aide des habitant·es, ils, elle, poursuivent la réalisation d'un verger collectif en pieds d'immeubles dans le quartier Ambroise Croizat . Il s'agit aussi de prendre soin des nombreux oliviers de la ville pour produire à terme la première huile d'olive made in Port Saint Louis du Rhône. Trois résidences qui s'articulent autour d'ateliers participatifs, de prélèvements afin de mesure la comestibilité des fruits et de fêtes bien sûr !

Dans ce conte initiatique et fantastique pour la rue, Coline Trouvé métaphorise sa perception du genre et de la norme à travers l'image d'un quartier où toutes les maisons sont construites sur le modèle d’une Maison Témoin. L'histoire parle de l'enquête menée par deux habitantes, inspirées des comédiennes (Coline et Louise) qui ne se sentant pas toujours à leur place dans leur maison et qui vont enquêter sur leur famille et sur le voisinage...Une création à la croisée du théâtre, du clown et du transformisme.

"Avec ce spectacle, j’aimerais couper, un temps, nos autoroutes de pensées sur le genre et la norme et amener le public dans mon flou. Il s'agirait de ramener de la curiosité sur nous même, sur l'autre - de tendre l’oreille à nos mystères. Je souhaite faire vivre au public une forme de libération à travers celle des personnages de notre histoire... Pour ce faire, je choisis les armes de la dérision, de la naïveté et de la tendresse !"

Coline

Aux funérailles du grand-père, l’officiante s’est trompée de prénom, les cendres sont tombées en paquet, personne n’a dit un mot. Et si tout ça était à refaire ? Quand une soirée est ratée, on fait une contre-soirée : souvent ça se passe dans la cuisine, on est serrés, y’a rien de prévu, mais le cœur de la fête est là ! Oui, faisons ça : une contre-célébration ! Et vous êtes tous invités, vivants ou non.

Au cœur de l’espace-public, 200 spectateur·ices participent à cette revanche.  Une maîtresse de contre-cérémonie nous guide dans cette odyssée de la disparition, où la parole s’en va, s’en vient, entre visibles et invisibles, jusqu’à effacer la ligne qui les distinguent.

Un labyrinthe des possibles d’où surgissent d’autres manières de faire monde.

Anissa Zerrouki, apprentie de la promotion 10 (2023-2025) est accueillie pour un temps de recherche et d’expérimentation artistique, dans le cadre pédagogique de sa formation professionnelle à la FAI-AR.

Avec son équipe, elle travaillera du 17 au 21 mars 2025, sur Ornithophilia, une aventure sensible concernant l’amitié pour les oiseaux, et les gestes qui s’y attachent, avec comme terrain d’expérimentation le parc naturel régional de Camargue. Au programme, un arpentage du territoire par la « cartographie oiselle » en dialogue avec des naturalistes et amoureux de volatiles.

Cette étape préfigure l’écriture d’un parcours d’ornithomancie : marcher en oiseau, se lier par l’observation, l’écoute, la poésie météorologique de l’envol, en temps de « pluie d’oiseaux » (Marielle Macé).

« Voilà quelques années que nous travaillons ensemble et au gré de nos collaborations artistiques, une profonde amitié s’est tissée, abreuvée entre autres par une passion commune pour la cuisine.

Des longues discussions, derrière les fourneaux comme autour de la table, émergent anecdotes, souvenirs et débats, révélant de surprenants héritages cousins dans les rituels et les traditions de nos pays d’origine : la Russie, l’Arménie et le Sénégal.
Notre présence sur le sol français est la conséquence d’une trajectoire migratoire initiée par nos parents respectifs. Ces départs ont été motivés par des raisons différentes, mais nous reconnaissons toujours leur impact sur les “déplacées” que nous sommes et celles que nous rencontrons. De fait, en plus des problématiques qui secouent notre génération - et nous avec - se superposent celles plus spécifiquement liées à cette qualité de déplacées.

Entre contestation et attachement les contradictions affluent, semant le trouble. Comment s’affranchir du poids des représentations et des injonctions tout en honorant le patrimoine gastronomique légué par des familles déracinées? Patrimoine immatériel qui constitue pour elles un vecteur puissant de transmission : les papilles deviennent alors le réceptacle des souvenirs heureux, la mémoire des couleurs et de l’odeur de la terre qu’on a laissé derrière soi, permettant de rassembler autour d’une expérience sensorielle intimiste.
Mais un patrimoine qui s’inscrit inévitablement dans un processus de reproduction de ces schémas patriarcaux faisant système, et contre lesquels nous nous élevons.

De là est né notre désir d’explorer conjointement deux disciplines résolument fédératrices mais rarement exploitées ensemble et de mûrir un projet théâtroculinaire.»

Le Grand Défilé est un projet de spectacle participatif pour sites patrimoniaux qui va interroger le genre féminin à travers le prisme du vêtement.

Le public sera d’abord invité à un défilé de mode présentant des panoplies archétypales du genre féminin, puis dans un second temps les spectateur·rices pourront suivre les jeunes femmes dans les backstages pour assister à la déconstruction de l’archétype et voir apparaitre l'humaine sous le costume. Le casting sera composé de trois actrices professionnelles et de dix amatrices renouvelées dans chaque lieu.

Faune, interprété par trois femmes, nous questionne sur notre rapport au sauvage, à notre monde contemporain et ses nécessaires métamorphoses. La scénographie épurée se construit autour d’objets centraux : des bois de cerf. Porteurs d’une forêt de symboles, ils deviennent l’axe principal de cette création. Depuis la préhistoire, le cerf fascine par sa majesté et sa puissance. Gracieux et indomptable, viril et empreint de sagesse, il a nourri les légendes de nombreuses cultures.

Comment cet animal, témoin de notre humanité archaïque, peut-il nous aider à créer les mythes d’aujourd’hui et de demain ?De la peinture rupestre d’autrefois au cerf surpris par les phares d’une voiture d’aujourd'hui, comment nourrit-il notre imaginaire ?

La mue du cerf, dont la forme et la couleur semblent plus végétales qu’animales et qui chaque année, tombe comme un bois sec pour repousser au printemps, nous redonne la preuve visible que tout meurt et renait, que tout reprend vie. Elle nous parle de régénération et nous entraine dans la nécessaire mutation de notre humanité. Dans Faune, une harde de femmes circassiennes se laissera traverser par cette figure sauvage et puissante pour parler des transformations que vivent leurs corps et les identités collectives. Entre leurs mains, les bois de cerfs se transforment en agrès de cirque uniques, offrant un terrain de jeu acrobatique et chorégraphique riche et audacieux.

Porté par une musique originale, Faune est une invitation au renouveau, un élan pour repenser notre lien au monde.