Chaque Année les 25 membres du Réseaux TRAVERSES  mutualisent leur moyens financiers pour soutenir les créations de trois équipes artistiques régionales, selon trois catégories : Projet émergeant (metteur·e en scène ne comptant pas plus de trois œuvres à son répertoire), projet pour lieux non dédiés, projet d’équipe artistique identifiée. Les membres s’engagent en suite à diffuser au moins l’une de ces œuvres dans le courant des deux saisons à venir.

Les Lauréates du Fonds de Coproduction Mutualisé 2024 sont :

ARCANES – compagnie Krasna - Manon Worms
LE DEFILE – compagnie Erd’O- Edith Ansalem
BLOSSOM – compagnie Kilaï – Sandrine Lescourant

Tridanse est un dispositif d’accueil en résidence et de co-production d’une œuvre chorégraphique, co-porté par le 3 bisf, le Vélo Théâtre et le Citron Jaune. Il se traduit par un accompagnement sur mesure fondé sur les spécificités territoriales, disciplinaires et contextuelles de ces opérateurs, non spécialistes de la danse. Le projet « La Mano Zurda » de la compagnie Mano Azul - Marcela Santander Corvalán est Lauréat Tridanse 2024. Cette pièce est le deuxième volet de la trilogie entamée par la chorégraphe chilienne en 2022. Via cette nouvelle création, Marcela Santander Corvalán souhaite traiter de l’eau comme élément vecteur de la mémoire du monde, mais aussi de nos mémoires intimes.

-> Télécharger l'appel à projet Tridanse 2026

A destination d’artistes, de compagnies et de collectifs, toutes disciplines confondues, Hors Cadre permet au réseau des CNAREP de soutenir collectivement des démarches artistiques singulières qui s’inscrivent dans l’espace public. Sans limite d’échelle, Hors Cadre est destiné à accompagner les artistes dès la genèse de leur projet, à l’endroit de la note d’intention d’une œuvre exceptionnelle pour l’espace public.  Ce qualificatif peut recouvrir la forme finale de la création (durée de l’œuvre, installation monumentale, grande forme...), ou les conditions de son élaboration (temps donné à la recherche, lieux investis, collaborations internationales...) ou des modalités de rencontre avec les publics. Les compagnies sélectionnées bénéficieront des moyens de production mutualisés par le réseau des CNAREP.

-> Télécharger l'appel d'air Hors cadre 2025

Les lauréats de la bourse à l’écriture d’Hors Cadre 2024 sont :

• Mathilde Delahaye - Compagnie TNI - vous qui entrez

Une invitation à déposer le souvenir ultime de notre vie pour qu’il contribue à écrire la grande histoire.  Dans un théâtre paysage aux images fortes, Mathilde Delahaye entend créer une fabrique de l’éphémère mêlant amateur·ices et comédien·nes professionnel.les.

• Mégane Arnaud - Compagnie Rouge Ciel -  Tentative de coexistence entre ruminantes

Une humaine entre dans un troupeau et parle, se tait aussi et fait face au silence et grandes ruminations des vaches. Mégane Arnaud cherche un théâtre inter-espèces qui interroge ce qu’être humain veut dire dans le monde vivant en prenant appui sur un texte de Milène Tournier et la puissance des paysages ruraux.

• Jack Souvant - Jack & Jane Production -  Dans la poche du peuple

Un feuilleton sonore qui investit l’espace public radiophonique pendant 69 semaines.
En suivant une correspondance hebdomadaire par message vocal avec une centaine de personnes de tous horizons, Jack Souvant souhaite s’immerger dans le quotidien des français·es à l’aube des élections présidentielles 2027.

• Compagnies Kamchatka et Ktha  - Ça pourrait marcher

Projet d’un an pour un village et ses habitants, imaginé par deux compagnies et pensé pour voyager sur le territoire. Ca pourrait marcher est une invitation à marcher, à accueillir, pratiquer et cultiver l’hospitalité pour s’entraider toujours plus.

Ces quatre projets seront créés entre 2026 et 2027.

Dans le cadre du projet Européen LAND – coporté par Oerol (Pays Bas), Sytev (Slovaquie) et Activat Performing Art (Grande Bretagne), le Citron Jaune a proposé à l’artiste néerlandaise Rita Hoofjik de se pencher sur les éco-émotions comme source d’un possible déni face aux enjeux écologiques. Cette recherche artistique menée en partenariat par la Tour du Valat et l’Institut Eco-citoyen aboutira à une création située en octobre 2025.

LAND est est un réseau d'organisations artistiques qui explore de nouveaux modes de collaboration entre organisations environnementales, scientifiques et artistes. Il est constitué de Oerol (Pays Bas), Sytev (Slovaquie) Activate Performing Art (Grande Bretagne) et Le Citron Jaune. Financé par l'Union Européenne au titre du programme Europe créative, LAND « offre » le paysage comme champ d'expérimentation dans l'espoir de réunir ce qui est souvent perçu comme désuni ou séparé : l'humanité et son environnement, l'art et la nature, la science et l'expérience.

La Pastasciutta antifascista de Casa Cervi est une épopée culinaire, un acte sociomagique qui retrace l’histoire d’une fratrie de partisans assassinés en 1943 par le régime fasciste italien après qu’ils ont cuisiné des pâtes pour tout le village - ce qui, sous le régime fasciste, était interdit.

C’est un spectacle qui parle d’un geste collectif important pour nous rappeler, sans nostalgie, que la liberté et la démocratie ne sont jamais acquises. Célébrons l’amour de la liberté, mangeons la pasta antifascista !

La pièce est inspirée de faits réels et prend appui sur le livre de Alcide Cervi, I miei sette figli ainsi que sur un travail d'enquête et d’entretiens menés entre l’Italie et la France autour des pratiques culinaires de résistance et les enjeux de la montée de l'extrême droite.

Le Groupe N+1 conduisent une enquête sur les devenirs de la Camargue face à la montée des eaux. En ligne de mire un jeu de rôle pour parler de ses futurs possibles et probables.

La Camargue :  La plus grande zone humide de Méditerranée. Ses rizicultures, ses chevaux, ses taureaux, ses flamands. Une carte postale…fragile. Que peut devenir ce territoire unique face à la montée des eaux de la mer ? Comment imaginer ses future possibles et probables compte tenu des usages d’aujourd’hui et des données scientifiques sur demain ? Le Groupe N+1 mène l’enquête auprès des habitant.es et des chercheur.euses pour créer un jeu de rôle qui permettra aux participant.es de parler et rêver du devenir de ce Delta depuis le point de vue des humain.es et non humain.es qui l’habitent. Vous serez invité.es à y participer le 4 octobre 2025

Les trois artistes-arboriculteur·trices intrépides sont de retour au Citron Jaune. Avec l'aide des habitant·es, ils, elle, poursuivent la réalisation d'un verger collectif en pieds d'immeubles dans le quartier Ambroise Croizat . Il s'agit aussi de prendre soin des nombreux oliviers de la ville pour produire à terme la première huile d'olive made in Port Saint Louis du Rhône. Trois résidences qui s'articulent autour d'ateliers participatifs, de prélèvements afin de mesure la comestibilité des fruits et de fêtes bien sûr !

Dans ce conte initiatique et fantastique pour la rue, Coline Trouvé métaphorise sa perception du genre et de la norme à travers l'image d'un quartier où toutes les maisons sont construites sur le modèle d’une Maison Témoin. L'histoire parle de l'enquête menée par deux habitantes, inspirées des comédiennes (Coline et Louise) qui ne se sentant pas toujours à leur place dans leur maison et qui vont enquêter sur leur famille et sur le voisinage...Une création à la croisée du théâtre, du clown et du transformisme.

"Avec ce spectacle, j’aimerais couper, un temps, nos autoroutes de pensées sur le genre et la norme et amener le public dans mon flou. Il s'agirait de ramener de la curiosité sur nous même, sur l'autre - de tendre l’oreille à nos mystères. Je souhaite faire vivre au public une forme de libération à travers celle des personnages de notre histoire... Pour ce faire, je choisis les armes de la dérision, de la naïveté et de la tendresse !"

Coline

« Voilà quelques années que nous travaillons ensemble et au gré de nos collaborations artistiques, une profonde amitié s’est tissée, abreuvée entre autres par une passion commune pour la cuisine.

Des longues discussions, derrière les fourneaux comme autour de la table, émergent anecdotes, souvenirs et débats, révélant de surprenants héritages cousins dans les rituels et les traditions de nos pays d’origine : la Russie, l’Arménie et le Sénégal.
Notre présence sur le sol français est la conséquence d’une trajectoire migratoire initiée par nos parents respectifs. Ces départs ont été motivés par des raisons différentes, mais nous reconnaissons toujours leur impact sur les “déplacées” que nous sommes et celles que nous rencontrons. De fait, en plus des problématiques qui secouent notre génération - et nous avec - se superposent celles plus spécifiquement liées à cette qualité de déplacées.

Entre contestation et attachement les contradictions affluent, semant le trouble. Comment s’affranchir du poids des représentations et des injonctions tout en honorant le patrimoine gastronomique légué par des familles déracinées? Patrimoine immatériel qui constitue pour elles un vecteur puissant de transmission : les papilles deviennent alors le réceptacle des souvenirs heureux, la mémoire des couleurs et de l’odeur de la terre qu’on a laissé derrière soi, permettant de rassembler autour d’une expérience sensorielle intimiste.
Mais un patrimoine qui s’inscrit inévitablement dans un processus de reproduction de ces schémas patriarcaux faisant système, et contre lesquels nous nous élevons.

De là est né notre désir d’explorer conjointement deux disciplines résolument fédératrices mais rarement exploitées ensemble et de mûrir un projet théâtroculinaire.»

Le Grand Défilé est un projet de spectacle participatif pour sites patrimoniaux qui va interroger le genre féminin à travers le prisme du vêtement.

Le public sera d’abord invité à un défilé de mode présentant des panoplies archétypales du genre féminin, puis dans un second temps les spectateur·rices pourront suivre les jeunes femmes dans les backstages pour assister à la déconstruction de l’archétype et voir apparaitre l'humaine sous le costume. Le casting sera composé de trois actrices professionnelles et de dix amatrices renouvelées dans chaque lieu.

Faune, interprété par trois femmes, nous questionne sur notre rapport au sauvage, à notre monde contemporain et ses nécessaires métamorphoses. La scénographie épurée se construit autour d’objets centraux : des bois de cerf. Porteurs d’une forêt de symboles, ils deviennent l’axe principal de cette création. Depuis la préhistoire, le cerf fascine par sa majesté et sa puissance. Gracieux et indomptable, viril et empreint de sagesse, il a nourri les légendes de nombreuses cultures.

Comment cet animal, témoin de notre humanité archaïque, peut-il nous aider à créer les mythes d’aujourd’hui et de demain ?De la peinture rupestre d’autrefois au cerf surpris par les phares d’une voiture d’aujourd'hui, comment nourrit-il notre imaginaire ?

La mue du cerf, dont la forme et la couleur semblent plus végétales qu’animales et qui chaque année, tombe comme un bois sec pour repousser au printemps, nous redonne la preuve visible que tout meurt et renait, que tout reprend vie. Elle nous parle de régénération et nous entraine dans la nécessaire mutation de notre humanité. Dans Faune, une harde de femmes circassiennes se laissera traverser par cette figure sauvage et puissante pour parler des transformations que vivent leurs corps et les identités collectives. Entre leurs mains, les bois de cerfs se transforment en agrès de cirque uniques, offrant un terrain de jeu acrobatique et chorégraphique riche et audacieux.

Porté par une musique originale, Faune est une invitation au renouveau, un élan pour repenser notre lien au monde.

Aux funérailles du grand-père, l’officiante s’est trompée de prénom, les cendres sont tombées en paquet, personne n’a dit un mot. Et si tout ça était à refaire ? Quand une soirée est ratée, on fait une contre-soirée : souvent ça se passe dans la cuisine, on est serrés, y’a rien de prévu, mais le cœur de la fête est là ! Oui, faisons ça : une contre-célébration ! Et vous êtes tous invités, vivants ou non.

Au cœur de l’espace-public, 200 spectateur·ices participent à cette revanche.  Une maîtresse de contre-cérémonie nous guide dans cette odyssée de la disparition, où la parole s’en va, s’en vient, entre visibles et invisibles, jusqu’à effacer la ligne qui les distinguent.

Un labyrinthe des possibles d’où surgissent d’autres manières de faire monde.